Compte rendu du 3ème volet du projet 

Le Petit Baobab 38 dans la région de Bongolava à Madagascar

Le troisième volet du projet « Agroécologie Forestière » est en cours. Cela signifie que les actions, financées par Le Petit Baobab 38 via ses partenaires financiers, et misent en place par les partenaires techniques que sont, le Réseau des AgroEcologistes Sans Frontières et l’APDIP, organisation paysanne locale, sont en cours.

Contexte

L’APDIP est basée à Tsiroanomandidy, chef lieu de la région et intervient sur une quinzaine de communes sur les 26 que compte le Bongolava.

Les bases du projet reposent sur la reforestation de la zone d’intervention par la mise en terre d’arbres forestiers et fruitiers principalement mais il y a aussi les médicinaux, les fourragers et les fertilitaires.

Déjà 4 communes concernées

Nous avons commencé le travail sur deux communes, puis sur trois, et cette année c’est une quatrième commune qui bénéficie des pépinières mises en place, des formations pour les pépiniéristes, femmes et hommes mais aussi aux planteurs et planteuses à qui l’on donne les plants d’arbres pour qu’ils les mettent en place dans leur champ ou en bordure.

Un engagement réciproque

Ce travail se fait suite à la signature d’une convention entre Le Petit Baobab 38 et les bénéficiaires, pépiniéristes et planteur-es.

Les conventions signées par les pépiniéristes comportent un engagement de la part de l’association, à savoir, acheter les plants produits sous conditions de respecter le nombre décidé en commun et de fournir des plants robustes à la période souhaitée, c’est à dire, dès le début de la saison des pluies. Il nous paraît important, pour une bonne reprise des plants, qu’ils soient mis en terre le plus tôt possible au moment où les pluies s’installent pour quelques mois. 4 à 5 mois et après, ils devront résister aux 7 à 8 mois de sécheresse.

Pour que le taux de reprise soit correct, nous demandons au minimum 80%, il faut anticiper les plantations. Pour cela, des formations obligatoires sont dispensées au profit des futur-e-s planteur-es. On y aborde la préparation du trou de plantation. Celui-ci doit être réalisé avant la plantation pour obtenir les plants demandés. Une centaine minimum par planteur-e. Les aspects protection des ravageurs, des animaux errants et des feux de brousse sont abordés. Les planteur-e-s s’engagent, par l’intermédiaire de la convention, a suivre les modules de formation, à préparer les trous de plantation et à planter au maximum 15 jours après avoir reçu les plants.

Suivi

Ce sont, depuis le début du programme saison 2023/2024, près de 150 000 arbres qui ont été mis en terre avec un taux de reprise qui voisine parfois, selon les parcelles, les 95%. Peu de parcelles sont sous les 80% attendus.

Le suivi au quotidien est assuré par les techniciens de l’APDIP. Nous, membres du RAESF, y allons deux fois par an. Une première fois en avril/mai, période où les plantations sont terminées mais c’est aussi le moment de préparer la saison qui arrive. Une deuxième fois en octobre/novembre, période avant la plantation mais moment où les pépinières sont en cours d’installation.

Les graines nécessaires aux pépiniéristes sont récoltées sur place et échangées entre-eux au moment des formations.

Nous mettons en place de nombreuses espèces comme des caféiers, des manguiers, des bibaciers, des acacias, des jacarandas, des albizias, des nonis, des litchis, des jamblons, etc… pour une proportion de 60% d’arbres forestiers et 40% d’arbres fruitiers.

Perspectives

Une cinquième commune attend son tour pour intégrer le programme. Plusieurs autres communes nous ont déjà fait part de leur souhait de l’intégrer également. Cela dépendra surtout des possibilités financières qui nous permettront ou pas de coopter de nouvelles communes.

La « publicité » autour du programme se fait toute seule par les échanges que les participants ont avec leurs collègues ou familles dans les autres communes et les bons résultats obtenus, augmentent encore le souhait d’intégrer le projet.

Au Réseau, nous serons pleinement satisfaits des résultats si une grande partie des planteur-e-s réussie à s’autonomiser sur la production des plants dont il ou elle a besoin. Plusieurs ont déjà franchi le pas en mettant en place leur propre pépinière et se sont principalement des femmes.

Par Didier Meunier
Membre du RAESF
Octobre 2025