Éco Agriculture Hozho – Terre Navajo

LE CONTEXTE

Depuis 20 années que Navajo France est présent en terre Navajo, des questionnements autour de l’agriculture et de l’alimentation ont émergé des rencontres avec le peuple Dine. Ce constat des personnes Navajo rencontrées par Lorenza Garcia, représentante de Navajo France fait échos à la situation en France, en Europe et dans nombreuses régions ou pays du monde entier. Le constat est partout le même : une agriculture dénaturée. Fondée sur l’idée que l’Homme est « propriétaire » de la Nature, le productivisme agricole s’est développé en Europe et aux États-Unis au fil des bonds technologiques, de la constitution de grands domaines exploitables, de l’usage de pesticides et de variétés hybrides. En quelques centaines d’années, l’agriculture a pu baisser spectaculairement ses coûts de production et inonder les marchés de produits à un prix défiant toute concurrence. Les conséquences sont là : ce système par son appétit insatiable, attaque de jour en jour l’environnement, la santé, les spécificités culturelles et les économies locales. Une alimentation déséquilibrée, une santé altérée. Trop grasse, trop sucrée, trop salée, la nourriture des occidentaux, peu chère car produite dans des quantités énormes, s’est substituée aux aliments traditionnels. Ce système, en quelques dizaines d’années, a surtout détruit plusieurs millénaires de traditions, de mode de vie et de savoir faire, qui étaient fondé sur l’idée que l’activité humaine ne se pense pas indépendamment et contre la nature et l’environnement. Face aux assauts des produits très bon marché issus des grandes fermes industrielles, les productions agricoles locales ont quasiment disparues. Ce projet ÉCO AGRICULTURE HOZHO propose d’accompagner les agriculteurs et autres acteurs de l’agriculture et de la vie rurale à évoluer vers des pratiques agroécologiques cohérentes au contexte actuel (agronomique, climatique, économique, sociologique et culturel).

LE PROJET : ÉCO AGRICULTURE HOZHO L’ ÉCOAGRICULTURE en TERRE NAVAJO

Forte de l’aide précieuse de Pierre Rabhi, l’Association Navajo-France, porteuse du projet, se propose d’accompagner la réhabilitation d’une ÉCO AGRICULTURE en territoire Navajo.

UN ÉTAT DES LIEUX INITIAL

La première étape de ce processus agriculture fut la réalisation d’un état des lieux de la situation et des potentiels écologiques et agricoles, humains, économiques, et socioculturels locaux. Les savoirs traditionnels (via les détenteurs encore vivants) et les aspirations du peuple Navajo sont le fondement de cette étude allant du sol à l’assiette du consommateur local. Les études et réalisations passées qui ont duré ou non ont également été considérées. Ceci facilitant l’appropriation des actions par les populations locales et la durabilité de l’éco-agriculture au fil des saisons et des ans.

LES INTERVENANTS

La première mission des deux praticiens en agroécologie s’est déroulée en novembre 2016 afin de réaliser un diagnostic initial. Deux experts praticiens en agroécologie aux compétences complémentaires dans deux domaines. La culture pour l’un et l’élevage pour l’autre. Marie-Christine Favé, vétérinaire de formation membre du Réseau des AgroÉcologistes Sans Frontière (RAESF). Ils étaient accompagnés par Lorenza Garcia de l’association Navajo France et de John Yazzie formé à la sylviculture et à l’histoire de son peuple Navajo pour la logistique.

LE DÉROULEMENT

La mission a permis de rencontrer des paysans locaux, et des particuliers ayant des connaissances et pratiques en agriculture et en élevage, visiter des fermes et lieux de vie, et aussi de créer du lien entre les différents acteurs de l’agriculture. Ceci pour identifier les potentiels, les pratiques actuelles, les contextes géoclimatique, sociologique et culturel et bien-sûr les demandes des personnes Navajos rencontrées.

LES PREMIERS RETOURS DE MISSION

La mission a permis de constater des conditions pédoclimatiques variées et plus ou moins difficiles (érosion, milieux arides, changement climatique, manque de main-d’œuvre) pour l’agriculture et la vie humaine. L’agriculture et la vie au quotidien des hommes oscillent entre tradition et modernité. Ce premier travail a permis d’identifier des potentiels et de proposer des possibles. Associant des préceptes de l’agriculture traditionnelle Navajo à des ouvertures touchant à la culture en milieu aride, à la liaison entre l’élevage et les cultures, à une approche globale du monde vivant domestique et sauvage, l’agroécologie peut répondre aux attentes des Navajos rencontrés. Ceci dans le sens de l’autonomie des personnes, des fermes et lieux de vie et plus largement du peuple.