La ferme agroécologique, portée par l’association Humura

LE CONTEXTE

Dans un pays engagé à grands pas dans la révolution verte, il existe une association locale du nom d’HUMURA (« ne désespère pas » dans la langue locale) qui a pour projet alternatif de mettre en place un centre de formation en agroécologie.
Le village de Gisaya (Province de l’Est) où se situe le projet abrite en grande partie des exilés du génocide de 1994, expulsés récemment de Tanzanie et de retour dans leur pays d’origine. Anciennement éleveurs nomades, ces habitants sont devenus des agriculteurs contraints, sans aucune expérience en agriculture. Ils ont donc clairement besoin de formation.
L’agroécologie est une voie intéressante dans ce pays où l’agriculture est majoritairement manuelle et où le manque de surfaces arables et de moyens financiers obligent les paysans à produire une grande diversité de végétaux sur une petite surface.
L’objectif principal d’HUMURA est de venir en aide à la population. Depuis 2003, elle est intervenue sur divers domaines d’intervention notamment la santé à travers la mise en place d’un centre médical. Aujourd’hui, la volonté est d’aller plus loin en aidant les populations à devenir autosuffisante.

 

LA MISSION

La ferme agroécologique, portée par l’association Humura, est en activité depuis 3 ans.
Suite à un certain nombre de freins, elle parvient difficilement à être réellement productive, autonome, et n’est pas suffisamment reconnue par les autorités administratives.

Par voie de conséquence, le Centre de formation en agroécologie a du mal à se structurer.
Une 1ère étape a été franchie l’année dernière lorsque le Directeur du Centre Agroécologique de Gisaya a participé, de juillet à décembre 2017, à une formation dispensée par le centre agroécologique Songhai, au Bénin.

Une 2ème étape a été la demande, faite par le Directeur, d’être accompagné par des praticiens en agroécologie du Réseau ( RAESF).
André Sieffert et Dominique Brunet se sont donc rendus sur place, début mai 2018.

La travail a consisté, en relation étroite avec Albert Nkoundabagenzi, le Directeur et Jean Claude (son frère), le responsable d’Humura, à  faire un diagnostic du fonctionnement de la ferme actuellement au regard des premiers objectifs.
Ensuite, à travers leurs demandes et les nouveaux objectifs fixés, nous avons travaillé à établir un plan de cultures (maraîchage, cultures sèches) et d’élevage réalisable rapidement en agroécologie et à peu de frais.

Nous avons ensuite cartographié la ferme, parcelle par parcelle, afin de noter les cultures en place, les précédents culturaux et les essences d’arbres en place.
L’agroforesterie a toute sa place sur la ferme (plus de 500 arbres recensés) et des orientations ont été données pour aller vers plus de couverts végétaux ; pour faire aussi des essais de cultures sur sols vivants afin d’accroitre la fertilité de la terre.
Le séjour s’est terminé par des rendez-vous de travail avec un chargé de planification au ministère de l’agriculture, avec le Directeur Général du RAB (Rwanda Agriculture Board) et avec les responsable de l’ICRAF (International Centre for Research in AgroForestery), antenne nationale de Kigali.
Ces rendez-vous ont été pris dans l’objectif de faire connaitre et reconnaitre à l’avenir la ferme et le centre agroécologique de Gisaya.