Seconde mission

INTRODUCTION – Lien avec la mission précédente

Depuis la 1ère mission de travail, menée du 22 avril au 06 mai 2019, par un agroécologiste du réseau (voir l’article de la 1ère mission), bien des événements se sont déroulés.

À cette époque, le constat suivant prenait tout son sens : transformer la première mission d’identification en un accompagnement des acteurs de l’association Sotoré en vue de la création d’une ferme agroécologique.

Il devenait primordial de trouver un financement pour réussir cet accompagnement.

 

MISSION

Première étape indispensable : le puit

À Assokomor, village situé entre Agadez et Tahoua, le long de l’oued Tadrès, l’accès à l’eau tout au long de l’année, est indispensable si on veut démarrer un projet agroécologique avec cultures, arbres fruitiers, maraîchage, petit élevage…

Avec Jérôme Delvax, qui a accueilli Sapo Gado chez lui, nous nous sommes tournés vers un financement participatif. Jérôme lance donc, fin 2019, le site de financement Okpal, géré par Ulule. 

L’objectif est de trouver 4 000 euros permettant de payer les travaux nécessaires à la réalisation d’un puit de 100 à 110 m de profondeur. Dans cette région caractérisée par un climat très aride, le puit est la condition première de toute réussite.

Le financement participatif, toujours ouvert, a collecté un peu plus de 2 000 euros.

À ce jour, il n’est pas terminé, les puisatiers sont rendus à 75m.

Voir le financement participatif

Deuxième étape : l’accompagnement et la formation

Le Réseau des AgroEcologistes Sans Frontière, sollicité par Jérôme Delvax et Sapo Gado, a décidé d’envoyer 2 formateurs-accompagnants pour lancer les bases de la ferme et les formations nécessaires à la bonne poursuite du projet.

Question financement, nous avons obtenu pour la seconde fois une aide du Fond de Dotation Pierre Rabhi et un partenariat financier sur 3 ans avec Léa Nature, entreprise qui verse 1% de son chiffre d’affaires à des projets de développement en lien avec l’agroécologie.

Grâce à ces deux financements, un déplacement sur deux semaines des deux agroécologistes devenait possible. À ce moment-là, nous prévoyions un déplacement en septembre-octobre 2020.

 

Troisième étape : trouver le bon endroit et la bonne période 

En avril-mai 2019, lorsque la 1ère mission a eu lieu, tout le nord d’Agadez était en zone rouge et le sud en zone orange (zones de sécurité). La mission avait tout de même pu se faire.

Un an et demi plus tard, l’ensemble du pays est en zone rouge, sauf la région de Niamey. De plus, le Covid s’invite dans le paysage sanitaire de l’ensemble des pays.

Le RAESF et les deux agroécologistes décident de délocaliser la formation à Niamey. Devant l’énergie déployée et la volonté des membres de l’association Sotoré, nous ne pouvons pas reculer et remettre en question notre participation. La seule solution, c’est de trouver une ou deux fermes aux alentours de Niamey où nous pourrons faire de la pratique de terrain et des échanges.

Une famille pratiquant l’élevage de chamelles pour la production de lait est prête à nous accueillir, le groupe des éleveurs en formation (une douzaine de participants) et les deux agroécologistes.

Nous trouvons aussi un second éleveur, pratiquant déjà l’agroécologie sur sa ferme en élevage et cultures, mais située un peu loin de Niamey, sur le bord du fleuve Niger. Si nous ne pouvons nous déplacer lors de la formation (là encore, question sécurité), nous l’inviterons à venir expliquer au groupe sa façon de travailler et comment il met l’agroécologie en pratique.

Les dates sont posées : ce sera du 10 au 22 février 2021.

Quatrième étape : la quasi-disparition des vols nous oblige à reprogrammer pour plus tard

Il nous faut annoncer à Sapo Gado et aux membres de l’association Sotoré l’annulation provisoire de la formation dans l’immédiat. Dès maintenant, pour que tout le monde garde espoir, nous reprogrammons la formation pour la seconde quinzaine de juin 2021.

 

Axes  de travail entrepris sur place

La construction du puit a pris du retard en avril-mai dernier, le ramadan venant interrompre les travaux. Il y a aussi les fortes pluies, souvent vers juillet-août, qui oblige à beaucoup de prudence. Le creusement a repris depuis, le puit est maintenant rendu à 75m.

En parallèle, le cercle rapproché des éleveurs autour de Sapo a entrepris de planter une trentaine d’arbres sur la zone prévue pour établir la ferme. Des orangers, citronniers, manguiers, palmiers dattiers, meringuas et nems ont été mis en place tout autour du futur terrain cultivé.

Toute la difficulté maintenant consiste à leur permettre un bon développement (arrosage, entretien autour des arbustes, les abriter des bovins et des chèvres…).

Cette plantation de fruitiers et fertilisants devait être une des actions fortes si la formation avait eu lieu comme prévu, en septembre–octobre dernier. Finalement, l’action s’est faite et nous l’avons suivie à distance. C’est plutôt pas mal…

Jérôme et les agroécologistes ont pu trouver, collectivement,  le financement pour leur permettre d’ériger une clôture grillagée tout autour du terrain.

Ils ont ainsi pu faire en octobre-novembre leur première récolte d’arachides et de niébé.

À noter que la clôture grillagée doit se doubler, rapidement, d’une double haie intérieure d’arbustes, épineux si possible, qui permettra une protection contre les animaux en déplacement et qui servira de barrière végétale et de protection contre l’érosion.

 

Et maintenant…

Les deux agroécologistes continuent cette action d’échanges par téléphone, mails, photos, pour garder le lien. Ceci doit permettre à distance que ce projet agroécologique, voulu par l’association Sotoré pour s’adapter aux changements sociétaux et climatiques tout en gardant une bonne partie de leur mode de vie, puisse se concrétiser à travers une future formation et un accompagnement dans la durée.

Soutenez ce projet, participez à la campagne de financement participatif sur Okpal!